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La tribune de Stéphane VERDEIL

Publié le par Stéphane VERDEIL

L’esprit français est ainsi fait qu’une réussite entrepreneuriale ne manque pas d’étonner. Voire de gêner. Surtout quand elle repose sur l’engagement de quelques téméraires qui ont osé se lancer dans une aventure, se sont donné les moyens de la mener à bien et ont atteint leurs objectifs.

Loin d’être encouragées comme devraient l’être ces sociétés qui sont le sel de l’économie, bien des entreprises, surtout petites ou moyennes qui naissent, se développent et s’installent solidement sur leur marché, voient devant elles se dresser des obstacles toujours nouveaux. Des contraintes réglementaires ou législatives de plus en plus lourdes. Des charges sans cesse augmentées. Des suspicions, dénigrements, voire fielleuses rumeurs qui sont hélas leur quotidien quand elles donnent le sentiment d’être allées très (trop ?) vite, très (trop ?) haut.

Le métier des courtiers en assurance, qui gagne en France suffisamment de terrain pour que soit ainsi prouvé son utilité pour le marché, n’échappe pas à la règle. J’ai la prétention de prétendre n’être pas mal placé pour en témoigner puisqu’aujourd’hui l’entreprise que j’ai fondée en 2001 a créé 200 emplois, compte 230 000 clients auxquels elle rembourse 3,6 millions d’euros chaque mois, travaille avec une quinzaine de partenaires dont certains des principaux acteurs du marché, réalise 50 millions de chiffre d’affaires…

Un tel bilan en une décennie ne tient ni du miracle ni de la potion magique, mais des pratiques qu’appliquent nombre des PME qui réussissent, malgré les évidentes difficultés de la conjoncture économique générale.

D’abord la volonté et peut-être l’audace de quelques aventuriers de l’entreprise qui, comme nous l’avons fait nous-mêmes en 2001, choisissent de consacrer leur patrimoine à la création d’une PME puis d’en assurer la croissance interne ou externe par d’incessants investissements.

Ensuite, la capacité de mobiliser des femmes et des hommes, celles et ceux qui, quelles que soient les difficultés, quels que soient les défis, se mobilisent pour assurer la réussite de l’entreprise.

Et puis, bien sûr, le choix d’une stratégie pertinente. La notre n’a pas varié depuis 2001 et nos choix d’hier restent ceux d’aujourd’hui : s’installer comme courtier intégrateur, c’est-à-dire fabriquer, distribuer, gérer ; ne jamais dépendre d’un trop gros client, donc fonder une structure de distribution d’assurances aux particuliers, soit en physique soit en virtuel, par l’intermédiaire de professionnels ou de non professionnels ; innover, comme nous l’avons fait par exemple lorsque nous avons installé dans les ateliers Feu Vert des bornes de souscription à disposition pendant la révision de la voiture ; identifier des besoins, y compris de niches, et inventer les produits répondant à leurs besoins, par exemple pour les frontaliers ou les propriétaires de véhicules de collection ; oser des opérations de croissance externe soit très ciblées, comme celle du spécialiste Mascotte Assurances pour les véhicules de collection, soit structurantes comme celle d’une branche de Gras Savoye qui faisait alors trois fois notre taille ; utiliser au maximum les potentiels de l’international en ciblant quelques pays porteurs comme l’Espagne, l’Italie, la Russie, peut-être bientôt la Pologne, la Bulgarie, la Roumanie ou la Turquie.

Ces actions, ces « recettes », n’ont rien de magiques. Heureusement, des milliers d’entrepreneurs pourraient, comme je viens de le faire, illustrer ainsi leur réussite, par la passion qui les anime, par leur énergie, par leur capacité d’innovation, par la qualité de leurs équipes.

Je n’ai d’autre légitimité pour me faire leur porte-parole que d’être l’un d’entre eux et de pouvoir présenter un bilan dont je suis en droit d’être fier. Mais, je suis certain de ne pas me tromper si je dis en leur nom à nous : « Nous avançons, nous dynamisons l’emploi et l’économie, alors, envieux de tout poil, détracteurs à courte vue, apprentis sorciers de la réglementation, s’il vous plait, laissez-nous travailler ! ».

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D
À quoi bon laisser ce billet en ligne, quand on sait que l'entreprise de M. Verdeil a déposé son bilan en juin 2003 pour être liquidée un mois après, la situation étant désespérée.<br /> Il serait trop facile, sans doute, d'accabler un homme qui a essayé, mais échoué. Mais tout de même, cet étalage enfantin d'auto satisfaction a quelque chose de poignant.
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V
Cet article est contradictoire avec votre tribune : http://www.argusdelassurance.com/intermediaires/courtiers-cgpi/exclusif-les-dettes-du-courtier-grossiste-assor-inquietent-le-marche-de-l-assurance.61037
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Le comité d’entreprise d’Assor a décidé d’exercer son droit d’alerte au vu de la situation financière et sociale délicate du courtier grossiste. Selon les comptes annuels 2011 de la société Assor SAS, que l’Argus de l’Assurance a pu se procurer, Assor se serait durant cet exercice davantage attaché à mettre en place un plan d’optimisation de ses charges d’exploitation, impliquant déjà une réduction significative de sa masse salariale, qu'à assainir une situation financière préoccupante.<br /> <br /> Une dette fournisseurs de 30M€ en 2011<br /> <br /> A fin 2011, sa dette globale s’élevait pour autant à 47M€, dont 30,6M€ correspondant uniquement à des dettes fournisseurs. Même si certaines créances venaient la compenser à hauteur de 28M€, force est de constater qu’il restait alors un besoin en fonds de roulement à financer de 19M€. Assor SAS ne disposait, parallèlement, que de 2,2 M€ de capitaux propres affichés au compteur.<br /> <br /> Un autre élément est à noter : l’apparition en 2012, mais aussi en 2013, de certains assureurs dans la case « nantissements de fonds de commerce » (laissant à supposer que certains créanciers ont exigé des contreparties). Outre le fait qu’un fonds d’investissement (FCPR Precision Lending Fund I) soit référencé dans cette partie au greffe du tribunal de commerce de Paris, c’est bien la présence significative en tant que créanciers de deux grands assureurs IARD qui posent question quant à la solidité financière même d’Assor. Le montant total des créances engagées s’élèvent ainsi à 11,5M€, dont 5,5M€ portés par AXA France IARD et Allianz IARD.<br /> <br /> Un recours impliquant un porteur de risques mutualiste<br /> <br /> Selon plusieurs observateurs, la situation financière ne s'est pas assainie en 2012. Le courtier grossiste aurait été dépassé par l’ampleur des portefeuilles qu'il a repris en 2009 à Gras Savoye (assurance particulier) et en 2010 à Assurema. Selon certaines sources, ce nouveau volume d’affaires aurait provoqué des dysfonctionnements informatiques au niveau de la gestion même d’Assor, faisant naître des contentieux avec plusieurs de ses courtiers partenaires mais aussi du côté de ses porteurs de risques, notamment mutualistes. La direction générale d’Assor confirme, d'ailleurs, qu’un recours serait mené par un acteur de l’univers de la santé à l’encontre du courtier grossiste.<br /> <br /> De plus, des associations de consommateurs sont en train de se créer afin, semble-t-il, d’entamer également des recours face au courtier grossiste. Selon une source proche du dossier, plusieurs réclamations seraient aussi remontées jusqu’aux oreilles de l’Autorité de contrôle prudentiel (ACP), qui n'a néanmoins pas voulu commenter ces informations. Enfin, le départ en catimini à la fin de l'exercice 2012, de sa directrice générale France Marie-Pierre Victori, pourtant nommée à ce poste depuis seulement six mois, laisse aussi perplexe le marché.<br /> <br /> Pas d'opération de croissance externe en vue<br /> <br /> Pour répondre aux craintes des syndicats et du marché, la direction générale d’Assor aurait adressé un document à la CSCA le 14 février dernier. L’objectif : désamorcer la situation en amont de la manifestation générale de défense de l'emploi dans le monde du courtage organisée par les fédérations syndicales FO, CGT et CFDT, et prévue le 26 février prochain aux portes de la chambre syndicale à Paris.<br /> <br /> Dans ce document, la direction générale confirmerait avoir rencontré des difficultés économiques sur l’exercice 2012, difficultés notamment provoquées par « le changement de stratégie » d’un de ses fournisseurs. Stéphane Verdeil, président directeur général du courtier grossiste, évoquerait aussi dans ce document, avoir établi en « septembre 2012, un plan de gestion des risques », notamment psychosociaux, à destination des salariés, et « ne pas avoir l’intention de reporter la responsabilité » sur les instances syndicales. Au vu de la situation délicate actuelle, il préciserait également qu’il « n’y a pas d’acquisitions en cours » et qu’il n’y en a pas non plus de prévues.